Marielle Debos, Maître de conférences en science politique

Membres junior 2016

Publié le 15 juillet 2019 Mis à jour le 15 juillet 2019

Maîtresse de conférences en science politique / Chercheuse à l'Institut des Sciences sociales du Politique (ISP) / Membre junior de l'Institut Universitaire de France

  • Quel est votre parcours ?

J’ai été recrutée en 2010 dans notre université après un post-doctorat à l’Université de Californie, Berkeley. Depuis six ans, j’enseigne la science politique dans l’UFR « droit et science politique ». Je suis également rattachée à l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP).
  • Sur quoi portent vos recherches ?

Mes premières recherches ont porté sur les conflits armés et la violence. A partir d’une enquête menée au Tchad pendant plusieurs années, j’ai mis en évidence la façon dont la violence de l’Etat et de l’économie prolonge la guerre après la fin officielle de celle-ci. Ce travail est une invitation à aller au-delà des analyses qui concluent un peu rapidement que ce qui n’est pas la guerre est par défaut la paix. L’enjeu de ce questionnement, qui n’est pas uniquement théorique, est de ne plus avoir pour seul horizon la gestion du désordre produit par les conflits mais la justice et l’émancipation.
  • Qu'est-ce que l'IUF et qu'est ce que cela représente pour vous ?

L’Institut Universitaire de France permet aux enseignant.e.s-chercheur.e.s de bénéficier pendant cinq années d’un service d’enseignement allégé et de financements pour la recherche. Grâce à l’IUF, je pourrai mener des enquêtes de terrain prolongées, ce qui est devenu de plus en plus difficile. Il me semble important de rappeler que les coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur et la recherche ont détérioré les conditions d’études et de travail à l’université. L’IUF permet à celles et ceux qui ont la chance d’être nommés de bénéficier pendant quelques années d’excellentes conditions pour mener leur recherche, mais le dispositif est insuffisant. Si on veut que l’université reste un espace de recherche et de construction des savoirs avec les étudiants, il faut défendre la recherche produite par les universitaires et créer des postes de titulaires pour les jeunes chercheurs précaires qui dispensent désormais une grande partie des cours.
  • Qu'allez-vous pouvoir développer dans vos recherches grâce à l'IUF ?

Je commence une nouvelle recherche sur le marché des technologies d’identification biométrique en Afrique. Depuis le début des années 2000, ce marché est en pleine expansion sur le continent. Ces technologies sont notamment utilisées pour les pièces d’identité et l’enregistrement des électeurs. Je veux comprendre comment les technologies d’identification biométrique, qui ont d’abord été développées par des multinationales du secteur de la défense et de la sécurité, ont réussi à s’imposer comme une solution aux supposés « dysfonctionnements » de l’Etat et des élections.

Mis à jour le 15 juillet 2019