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Cécile Jeanne est lauréate UPN du Prix de Master 2024

Publié le 11 juin 2025 Mis à jour le 11 juin 2025

Dans le cadre du Master « Histoire des mondes antiques et médiévaux », Cécile Jeanne a été récompensée du Prix de Master 2024 par le GIS Institut du Genre, pour son mémoire intitulé « Hiérarchie et autorité dans l’hagiographie féminine mérovingienne », sous la direction de Laurent Jégou.

Médiéviste à l'Université Paris Nanterre, et plus précisément au sein de l'École doctorale Espaces, Temps, Cultures, Cécile Jeanne a été récompensée par le GIS Institut du Genre pour ses deux années de recherche sur les rapports de hiérarchie et d’autorité entre hommes et femmes de l'aristocratie mérovingienne. Entretien.

Quel est votre parcours ?

Après l’obtention d’une licence d’histoire à l'Université de Caen Normandie, j’ai intégré le master « Histoire des mondes antiques et médiévaux » de l’Université Paris Nanterre.
Ces deux années passées sous la direction de Laurent Jégou m’ont donné le goût de la recherche et ont affermi mon désir d’intégrer l’École doctorale Espaces, Temps, Cultures de l’Université Paris Nanterre.

Quel était le sujet de votre mémoire, récompensé aujourd'hui ?


En étudiant les relations que les femmes de l’aristocratie mérovingienne entretenaient avec les hommes dans les rapports de hiérarchie et d’autorité, je souhaitais analyser comment certaines d’entre elles avaient pu jouer un rôle de premier plan sans recourir à la violence.

Autrement dit, comprendre par quels moyens elles avaient pu acquérir l’autorité nécessaire pour contourner ou intégrer les hiérarchies du haut Moyen Âge et ainsi tenter de s’affranchir de la domination masculine. Les grilles d’analyse appliquées aux récits hagiographiques, considérés comme sources genrées à valeur normative, empruntent en grande partie à Erving Goffman, notamment pour tout ce qui touche à l’enfermement et à la mise en scène des interactions.

Ces recherches ont permis de mettre en lumière le processus d’acquisition de l’autorité propre à la sainteté et notamment le rôle fondamental du monastère au sein duquel les femmes pouvaient se soumettre au double enfermement de la clôture et de l’ascèse.

Parallèlement, mon questionnement avait également pour ambition de démontrer que la rédaction des Vies de saintes femmes s’inscrivait dans les stratégies familiales de l’aristocratie en tant qu’incarnation du pan sacré de leur autorité.

Qu'est-ce que ce prix représente pour vous ?


C’est un honneur. Je me réjouis que l’Institut du Genre encourage la recherche en histoire médiévale et ait choisi de mettre le haut Moyen Âge en lumière. Comme Didier Lett l’a rappelé à plusieurs reprises, pour le médiéviste, le genre constitue un outil d’analyse privilégié pour contribuer au renouvellement de l’histoire sociale.

Enfin, je remercie chaleureusement l’Université Paris Nanterre qui m’a offert la chance de la représenter et bien entendu Laurent Jégou pour sa bienveillance, sa patience et sa disponibilité ainsi qu’Arnaud Lestremau pour ses précieux conseils.

Mis à jour le 11 juin 2025